Dans un monde vidéoludique de plus en plus dominé par les MMORPG à progression dirigée, à la sauce theme-park et aux interfaces surchargées de quêtes brillantes, Illarion fait figure d’ovni. Et ce n’est pas un hasard. Ce jeu gratuit, disponible sur PC, revendique fièrement son héritage : celui des MMORPG de la fin des années 90, où l’immersion, la liberté et l’interaction entre joueurs primaient sur le reste.
Développé par une petite équipe de passionnés depuis plus de deux décennies, Illarion se définit comme un vrai MMORPG médiéval fantastique. Il est gratuit, sans microtransactions, sans publicités, et entièrement communautaire. Ici, pas de combat frénétique à la World of Warcraft, pas de récompenses instantanées : Illarion se vit sur le long terme, au fil d’un gameplay résolument sandbox.

Un monde ouvert persistant
Illarion propose un monde ouvert persistant dans lequel chaque personnage est unique. Le jeu encourage le roleplay actif et met en avant la création d’histoires personnelles. On choisit une race, une culture, une divinité, et on façonne véritablement un personnage avec ses traits, ses faiblesses, ses aptitudes. La montée en compétences se fait par la pratique et l’observation, dans une logique réaliste : c’est en forgeant que l’on devient forgeron, littéralement.
Les combats existent, bien sûr, mais ne constituent qu’un pan de l’expérience. La cuisine, la menuiserie, l’agriculture, l’alchimie, le commerce ou encore la magie ont tous leur propre système complexe, parfois exigeant, toujours cohérent. Il est même possible de construire une maison, de participer à la vie politique locale ou de suivre les dogmes de sa divinité.
Un jeu exigeant, intégralement en anglais
Tout cela a un prix : Illarion ne fait aucune concession à la modernité. Le jeu est uniquement en anglais et repose beaucoup sur la lecture, que ce soit pour comprendre les mécaniques, suivre une intrigue ou interagir avec d’autres joueurs. L’interface est austère, le tutoriel minimaliste, et l’univers demande un vrai effort d’investissement personnel. Loin des MMORPG actuels qui cherchent à séduire en quelques minutes, Illarion prend son temps – et demande au joueur de faire de même.
Autre particularité : le jeu est peu peuplé. Lors de nos tests, la carte était très calme, avec quelques vétérans qui, manifestement, connaissent les moindres recoins du monde. Cette faible population renforce l’aspect niche du titre, mais peut aussi décourager ceux qui cherchent une expérience multijoueur dynamique.

Pour qui est ce jeu ?
Il faut le dire clairement : Illarion n’est pas un MMORPG pour tous. C’est un jeu de niche, pensé pour une audience bien spécifique : les amoureux des MMO d’avant 2000, les nostalgiques d’Ultima Online, les fans de roleplay textuel et de systèmes complexes. Si vous recherchez un jeu qui récompense l’exploration lente, les interactions humaines profondes et la création de personnage au long cours, alors Illarion est sans doute l’un des derniers représentants d’une époque révolue.
En revanche, si vous aimez la modernité, les graphismes clinquants, l’action immédiate ou les interfaces intuitives, vous risquez fort de rebondir après quelques minutes.
Verdict provisoire
Illarion est une proposition rare, précieuse même, à condition d’en accepter les contraintes. Il ne cherche pas à séduire le grand public, mais à offrir une expérience fidèle à l’esprit des premiers MMORPG. Une liberté totale, un contenu riche et lent, et une immersion dans un monde cohérent où chaque joueur est un acteur. En 2025, cela a presque des airs de manifeste.
Un vrai plaisir pour les vétérans en quête d’authenticité. Pour les autres, mieux vaut être prévenu : Illarion ne vous prendra pas par la main.

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